La solution CRM a longtemps été utilisée comme base clients principale par les entreprises. Le logiciel CRM, qu’il s’agisse d’un CRM commercial comme Salesforce, d’un CRM Marketing (Automation) comme Splio ou Adobe Campaign, servait à la fois de base clients et d’outil de gestion de la relation clients.
Puis est apparue une nouvelle famille de logiciels : les Customer Data Platforms (ou CDP), conçues pour jouer ce rôle de référentiel client en lieu et place du CRM. Les logiciels CRM ont des limites structurelles en matière de gestion de base de données. Les CRM gèrent mal les données comportementales, le temps réel ou encore la réconciliation multi-sources (indispensable pour pouvoir disposer de données unifiées). Ce sont ces limites qui expliquent très largement le succès des CDP.
Avec la multiplication des outils, des sources de données, la place croissante des données comportementales, de plus en plus d’entreprises font le choix de gérer leur base clients indépendamment de leur logiciel CRM principal. Ce nouveau paradigme consistant à découpler la base clients et les outils d’activation est rendu possible par la dernière génération de CDP.
📕 Sommaire
Lorsque l’on cherche à construire ou améliorer son écosystème CRM, il faut se poser cette question essentielle : quel système ou quel outil doit jouer le rôle de base clients principale ? Certaines entreprises continuent de penser que le CRM peut jouer ce rôle. D’autres au contraire choisissent de s’équiper d’une CDP. Beaucoup, enfin, sont un peu perdues et ne savent plus trop quoi en penser. C’est notamment pour ces entreprises que nous avons écrit cet article.
Dans cette publication, nous allons commencer par vous aider à mieux comprendre les différences entre CRM et CDP. Nous prendrons ensuite le temps de présenter les exigences requises pour qu’une base clients puisse jouer le rôle de référentiel client. Cela nous conduira à aborder les différentes raisons pour lesquelles nous pensons que le logiciel CRM n’est plus adapté pour jouer ce rôle.
Comprendre les différences entre CRM et CDP
Avant toute chose, il faut rappeler que CDP et CRM ne sont pas des solutions concurrentes, mais complémentaires. Une entreprise qui est équipée d’une CDP dispose la plupart du temps d’un CRM.
Pour commencer, voici un tableau synthèse des principales différences entre CRM et CDP :
CRM | CDP | |
---|---|---|
Rôle | Gérer la relation clients : les interactions commerciales (gestion des leads), marketing (campagnes et scénarios) et servicielles (support client)) | Gérer la base de données clients : réconciliation des données autour d’un ID client, hub data pour les autres systèmes |
Utillisateurs | Profils métiers | Profils martech ou data |
Ingestion de données | Batch ou manuel | Temps réel ou presque |
Réconciliation / déduplication | Basée généralement sur l'email | Réconciliation déterministe ou probabiliste basée sur plusieurs clés |
Transformation de données | Basique ou inexistante | Avancée : normalisation, enrichissement, segmentation, scoring, création d'audiences... |
Définition du CRM – Customer Relationship Management
Un logiciel CRM sert à centraliser la gestion des interactions clients. Il existe quatre familles de CRM :
Le CRM est donc un outil avant d’être une base de données. Sauf que, nous le rappelions en introduction, le CRM joue de fait depuis longtemps le rôle de base de données. Il stocke :
Les éditeurs ont tous développé des connecteurs pour que le CRM accueille d’autres types de données, par exemple les données transactionnelles et, avec beaucoup moins de succès, les données comportementales/de navigation web. Cela a contribué à accentuer cette évolution du CRM qui, d’outil d’activation et de gestion des interactions, s’est progressivement transformé en référentiel clients principal.
Rappel définition CDP – Customer Data Platform
Une Customer Data Platform est une technologie qui sert à unifier les données clients, à les préparer en fonction des cas d’usage de l’entreprise et, enfin, à les redistribuer aux autres systèmes de l’entreprise (outils d’activation et outils de reporting). C’est fondamentalement un outil de Data Management.
Une CDP sert à opérer 4 activités principales :
Le CDP Institute a identifié 5 critères pour qu’une solution puisse être qualifiée de Customer Data Platform :
Zoom sur les principales différences
Résumons ici les principales différences entre CRM et CDP :
Que faut-il pour gérer correctement votre base clients principale ?
La formulation des différences entre CRM et CDP donne déjà des pistes de réponse à la question que nous nous sommes proposé de traiter dans cet article : quel outil ou système doit jouer le rôle de base de données principale. Poursuivons notre investigation. Nous allons à présent définir les principales caractéristiques que doit avoir une base clients pour pouvoir jouer le rôle de BDD principale ou de « Référentiel Client Unique ».
La base clients principale doit être exhaustive
La base de données doit centraliser l’ensemble des données clients qui ont un intérêt connu ou potentiel pour l’entreprise. Une entreprise peut stocker différents types de données :
Il existe plusieurs manières de catégoriser les différents types de données clients. Peu importe ici. L’essentiel à retenir est qu’une base clients, pour pouvoir être exhaustive et jouer son rôle de base maître, doit être en capacité de gérer tous types de données : les données chaudes aussi bien que les données chaudes, les données tierces aussi bien que les données personnelles, les données online aussi bien que les données offline, les logs web aussi bien que les numéros de téléphone.
La base clients principale doit être unifiée
La base clients principale a vocation à agréger l’ensemble des données clients collectées via les différentes sources de données de l’entreprise. Cette agrégation produit nécessairement des doublons, qui peuvent avoir 2 origines :
Dans les deux cas, le problème est fondamentalement le même : il n’y a pas, comme on dit dans le jargon, de résolution d’identité.
Il faut absolument être capable d’unifier les données qui rejoignent la base clients principale. Comment ? Via le paramétrage de règles plus ou moins complexes de déduplication, permettant de faire matcher les données entre elles, de procéder aux fusions d’enregistrements.
La base clients principale doit être propre
Une base de données propre est une base qui remplit 4 conditions. Il faut que les données qu’elle stocke soient :
Une base de données clients, pour jouer le rôle de base principale, doit donc proposer :
La base clients principale doit servir de hub avec les autres systèmes
La base clients principale doit pouvoir facilement alimenter les autres systèmes de l’entreprise, qu’il s’agisse des outils opérationnels / d’activation (CRM ventes, CRM marketing / marketing automation, CRM service client, DSP / plateformes publicitaires…) ou des outils d’analyse (BI, reporting, data science…).
Elle doit facilement pouvoir se « câbler » aux outils de destination, que ce soit via des connecteurs natifs, une solide API, des webhooks ou des exports manuels.
Les limites structurelles de la plupart des solutions CRM / marketing pour jouer le rôle de base clients
La plupart des logiciels CRM / Marketing ne sont pas conçues pour jouer le rôle de base clients principale, pour la bonne raison qu’il s’agit de logiciels de gestion de la relation clients, et non d’outils de structuration des données clients.
Modèle de données rigide
Le modèle de données proposé par les solutions CRM est plus ou moins rigide, souvent plus que moins. Pour rappel :
La conséquence, c’est qu’il est difficile de faire évoluer le modèle de données d’un CRM, sauf à disposer d’un CRM très avancé (et en général très coûteux) comme Salesforce. Première limite.
Pas de réconciliation multisources
Dans la plupart des CRM, c’est l’email qui sert de clé. Cela signifie que si le même individu s’inscrit avec deux emails différents, cela créera deux lignes dans le CRM, même si l’individu s’est inscrit avec le même téléphone, le même nom x prénom, le même code postal…
La conséquence est que cela génère des doublons dans la table Contacts, comme nous l’avons vu tout à l’heure, mais aussi et surtout des difficultés pour associer le contact avec tous ses points de contact. Si par exemple un individu écrit au service client avec un autre email que celui avec lequel il s’est inscrit, et si je ne peux pas réconcilier les contacts et les tickets du service client en utilisant plusieurs clés, alors il ne sera pas possible d’associer l’individu au ticket client.
Il faudrait pour cela que le CRM permette de gérer des règles de déduplication multisources. C’est avec ce type de règles que l’on pourra dire à l’outil : « Si deux contacts ont un email différent mais la même adresse postale + le même nom/prénom, alors les deux contacts doivent être dédupliqués et fusionnés ».
Pas ou peu de normalisation & nettoyage des données
Dans un outil CRM, les possibilités de nettoyage de données sont très limitées :
Par conséquent, la normalisation et le nettoyage des données doivent être réalisés en amont du CRM, à l’aide de scripts personnalisés complexes à maintenir.
Pas de champs calculés & scoring
Un outil CRM, c’est comme Excel mais sans les formules de calcul…Dans la plupart des solutions CRM il n’est pas possible d’ajouter des champs calculés. Certains outils CRM proposent des champs calculés par défaut (panier moyen CA, cumulé, etc.) qui sont impossibles à modifier.
Or la capacité à créer des champs calculés est essentielle, notamment pour déployer des scénarios de marketing automation. Par exemple, pour pouvoir exclure les clients qui ont récemment exprimé une insatisfaction, il nous faut un champ « statut du dernier ticket client » ou bien « nombre de tickets clients sur les X derniers jours ». La création de ce type de champs calculés (scoring ou autre) est très difficile, et souvent impossible dans un CRM.
Pas d’accès direct à la base de données pour faire des reportings
Une base clients principale sert à activer les clients, à « agir », mais aussi à analyser les données, à faire du reporting. Faire du reporting sur une base de données CRM n’est pas simple, car les rapports à disposition dans l’outil sont très vite limités.
Prenons l’exemple des scénarios automatisés. Pour pouvoir mesurer leur impact, il faut utiliser l’analyse de cohortes. Si l’on souhaite, par exemple, déployer un nouveau scénario d’upsell qui consiste à envoyer une séquence de messages 1 mois après le premier achat, nous aurons besoin de regarder par cohorte mensuelle de nouveaux acheteurs si le nombre d’achats après 2 mois a augmenté.
Comment faire cela dans un logiciel CRM ? Vous n’avez qu’une seule solution : exporter les données dans une base de données / un datawarehouse, et ensuite brancher votre outil de reporting sur la base en question. Il n’est pas possible de brancher l’outil de reporting directement sur le logiciel CRM, il faut passer par l’intermédiaire de la base de données…
Le sens de l’histoire, c’est le découplage entre la base clients et l’activation des données clients
Du logiciel CRM à l’écosystème CRM
Le CRM désigne aujourd’hui la gestion de l’ensemble des interactions et des activations avec les clients identifiés. Dans la plupart des entreprises, le CRM n’est plus opéré par un seul logiciel, comme par le passé, mais par un ensemble d’outils, une combinatoire de solutions :
Le CRM est devenu un environnement, un écosystème de logiciels. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’est plus vraiment possible d’utiliser le CRM comme référentiel clients : une entreprise utilise des outils CRM, mais a besoin d’une base clients principale.
Les bénéfices à gérer une base clients séparément
Si vous avez lu tout ce qui précède, vous commencez sans doute à prendre conscience des bénéfices qu’il y a à gérer une base clients séparément.
Avoir une base clients séparée permet de :
Petite présentation de l’approche proposée par Octolis
Nous avons été consultants Data / CRM pendant de longues années. Nous avons été très souvent été confrontés aux limites du CRM au fil de nos missions. Certains de nos clients disposaient d’un Référentiel Client unique sur mesure, du coup très flexible, mais chaque changement suppose une intervention technique. D’autres clients s’équipaient de solutions CDP de première génération, on dispose d’une belle interface pour manipuler les données, mais la contrepartie, c’est qu’on n’a pas le contrôle des données, et moins de flexibilité sur le modèle de données.
Il nous paraissait évident qu’il fallait réconcilier les deux approches. Une base de données sur mesure, contrôlée / hébergée par les clients matures, avec une interface logicielle par dessus.
C’est d’ailleurs le sens de l’histoire. La démocratisation des datawarehouses encourage cette approche hybride. Les CDP ouvrent la voie, mais on commencent à voir d’autres types de logiciels SaaS qui utilisent le datawarehouse des clients comme socle.
Certains de nos clients disposent déjà d’une base clients principale : dans ce cas, nous « branchons » Octolis sur cette base. Si vous n’avez pas encore de base principale, Octolis la crée pour vous.
Nous avons tenu à créer une interface logicielle self service, accessible aux profils métiers, utilisable à l fois par les profils marketing (en « no code ») et les équipes data en SQL. CDP nouvelle génération, Octolis vous permet de gérer les 4 fonctions que nous avons présentées plus haut : Connexion, Préparation, Structuration, Synchronisation.
Voici un très rapide aperçu de la solution. Vous êtes tout d’abord invité à connecter les différentes sources de données. Parmi ces sources de données, bien sûr, figure la base clients indépendante.
C’est sur le menu « Audiences » que vous préparez et structurez les données : règles de déduplication, normalisation, construction d’audiences et de segments, création de champs calculés (indicateurs, scorings…).
Vous pouvez synchroniser à tout moment dans vos outils et dans votre base principale les données préparées et transformées dans Octolis.